L'ALSACE A L'ASSAUT DU REICH
 
Retour en France pour l'offensive finale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 10 juin, Leguie et Raoul-Duval ne rentrèrent pas mais les pannes étaient fréquentes sur les plages françaises nouvellement conquises dès que les premières pistes d'atterrissage y furent nivelées. Leguie rentra le 12 juin, il avait été touché par la flak, l'artillerie anti-aérienne allemande que les pilotes redouteraient de façon croissante dans les mois à venir. Le 13 juin 1944 fut un jour inoubliable : l'Alsace devait être la première unité française à opérer d'un aérodrome en France (situé entre Bazenville et Crépon). Sitôt posé, Laurent sauta de son Spitfire avec son bel uniforme bleu foncé, se coucha sur le sol poussiéreux pour embrasser la bonne terre de France et se releva avec une tenue kaki !

Le 22 juin, le Lt Mailfert attaché au squadron 341 rouvrit la marque et descendit un Fw 190 qui percuta le sol normand. Le 30, le Capitaine Andrieux y ajoutait un Bf 109 qu'il descendit au crépuscule dans la région de Dieppe ; le même jour, le Lt Girardon et le Sgt Mathey plantèrent leurs crocs dans un Bf 109 F et ne cessèrent le tir qu'à 50 mètres de son empennage pour le voir bientôt s'écraser dans un champ au nord du Havre ; ils se tirèrent la victoire au sort qui fut favorable à Girardon. Durant cette période, les pilotes de l'Alsace effectuèrent aussi de nombreuses escortes de bombardiers qui pilonnaient les sites de tir de W-1 dans le Pas-de-Calais. Le 6 juillet, au retour d'une escorte de Mitchell vers Dreux, entre deux couches de nuages, les Spitfire se firent coiffer par des Bf 109. La mêlée se déclencha entre les Spitfire de l'Ile de France, de la section bleue de l'Alsace, une escadrille de P-47 américains et les Bf 109. Boudier en ajusta un qu'il abattit, enregistrant ainsi sa 15e victoire, mais fut descendu à son tour par le P-47. Il se parachuta et se cacha à Bernay mais fut capturé au bout de quelques semaines par la Gestapo et envoyé dans un camp de prisonniers en Allemagne.

Août 1944 fut néfaste au groupe qui perdit deux pilotes (Cernolacce qui fut fait prisonnier et Gaudon). Le groupe commença systématiquement ses missions d'attaque au sol et fut définitivement basé en France à partir du 19 août (Bayeux). Le 24, le Cdt Martell fut envoyé au repos, ce qui jeta la consternation dans le groupe, car il était à sa tête depuis près d'un an. La relève fut assurée par le Cdt Schloesing, un vétéran des Forces Aériennes Françaises Libres. Malheureusement, lors de sa 4e mission au sein du groupe, un mitraillage en compagnie de Parent et Le Goff, ils furent assaillis par une vingtaine de Fw 190. Le corps du Cdt Schloesing fut retrouvé plus tard et Parent, blessé, fut capturé par les Allemands et récupéré ensuite par les Anglais.

Le 2 septembre, l'Alsace fit mouvement sur Bernay, sous les ordres du Capitaine Andrieux dit Jacko. Le séjour fut bref, car le groupe gagna Gamache (Abbeville) le 10 et puis Lille le 13 et enfin Wevelgem, en Belgique, le 19. Les mouvements rapides de l'unité en direction du Nord réduisirent fatalement ses opérations offensives. Le tableau de chasse fut à nouveau étoffé le 28 septembre. Lors d'un sweep sur la Hollande, Gallay et Dabos remarquèrent deux points noirs qu'ils poursuivirent : c'étaient des Bf 109. Gallay régla son compte au premier et Dabos toucha le second qui finit par se jeter dans une ligne à haute tension. Les hurlements de Dabos à la radio firent naître l'inquiétude chez ses camarades qui se demandèrent s'il avait été descendu ou s'il était victorieux.

Octobre amena les Spitfire à l'assaut répété de la poche de Breskens et de l'île de Walcheren où le groupe paya un lourd tribut à la redoutable flak (Des Courtis, Girard et Laurent furent descendus mais indemnes). Le Capitaine Beghin, muté du Normandie et as aux 8 victoires, rejoignit le groupe fin octobre de même que le Capitaine Fourcaud qui, pour revenir au combat, avouait avoir 28 ans et être né en 1916 comme précisé sur ses papiers de même qu'il avait été breveté pilote militaire en 1926 ! Le 26 novembre, l'avion du Capitaine Beghin encaissa un obus de flak et explosa en touchant le sol.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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